Mes grands migrateurs de fin de saison
Dès notre retour de vacances, je vais faire le coup du matin sur mon petit fleuve ! Le levé du soleil y est magnifique !
Bredouille malgré que la couleur et la teinte de l'eau soit légèrement tentée comme il faut.
Refus le lendemain, je verrais un « nuage » de sédiment non loin de moi après le passage de ma cuiller. Elles sont donc bien là mais fidèles à leur programmation génétique, en ne bougeant pas.
Il me faut donc insister et pêcher encore pour trouver un poisson plus agressif.
Je commence chaque beau poste à la mouche car c'est la technique que je préfère. Je passe ensuite au poisson nageur puis à la cuiller avant de tenter le suivant. Tape sur un beau virage sur la partie amont mais elle ne se pique pas. …
J'alterne entre le parcours aval et le lendemain, l'amont.
A la cinquième sortie je gare ma voiture près du pont. Le jour se lève à peine. Je prend mes deux cannes, mon sac et remonte le petit fleuve. Je salut trois chasseurs au passage. Leur chien me suit mais il suffit d'un bref coup de sifflet pour que je me retrouve à nouveau seul. Me voilà sur le virage où j'ai eu la tape infructueuse. Après quelques faux lancers, mes deux mouches crèvent l'onde. Je tricote puis strippe, sans succès. Les lancers suivants auront le même résultat. Le poisson nageur ne ferra bouger personne. La cuiller non plus.
Quelques dizaines de mètres plus haut m'attend un autre beau virage. C'est même le plus beau poste du parcours amont.
Je n'aurais pas plus de chance.
Il me faut marcher près d'un kilomètre pour rejoindre les trois beaux postes suivants.
Là encore, je commence à la mouche mais au troisième lancer, mes mouche restent dans le petit aulne qui c'est écroulé lors de la dernière crue. Je couche la canne contre la berge avant de tenter aux leurres. Rien non plus.
Je rejoins le pool immédiatement au dessus.
Rien à la mouche. Toujours rien au countdown non plus. Je le remet dans la boite pour fixer sur l'émerillon à agrafe une Mepps numéro trois argentée. Elle rejoint rapidement le haut du poste. J'attends une seconde avant de ferrer pour amorcer la rotation de la palette puis ramener lentement. Sa course au fond de l'eau est stoppée. Je ferre et ressent les premiers coups de tête rageurs. Leur nervosité et leur fréquence m'indique que ce n'est pas un très gros poisson. Au bout de quelques secondes, je peux voir un flanc de moins de cinquante se débattre. Victoire ! Elle rend les armes trop rapidement pour une truite de mer. C'est une grosse fario ! D'abord déçu, je me me ravise vite en voyant la grande qualité de cette magnifique truite sauvage ! Je la mesure : quarante sept centimètres ! C'est ma deuxième grosse fario de la saison. Elle arbore aussi les joues bleutées de notre souche sauvage atlantique. Sa robe est constellée de gros points noirs, de la tête à la queue.
Je suis ravi de cette splendide prise. Je l'ai attrapé un poste en dessous de celle que j'avais raté plusieurs fois à la mouche au mois de juin. Je viens donc de prendre ma revanche. ...
Je fais les premières images. ...
Je tente un selfie avant de lui dire adieu. …
Ma nouvelle Top Gun de chez Hearty Rise a été parfaite !
Pas de touche au dessus. Si cette belle dame a changée de poste, c'est que plus gros qu'elle l'en a obligé. C'est un indice de plus de la présence des truites de mer. …
Je rejoins la voiture en triant les images et en partageant cette belle prise avec les amis.
Je reviens bien-sûr le lendemain. Pas de touche sur le parcours aval.
Pour le dernier jour d'août mais aussi de vacances, je remonte vers l'amont après m'être garé et pris l'ensemble du matériel.
Rien sur les deux premiers postes.
Me voilà en vue de celui plus large et plus profond. La mouche ne plaît à personne. Le poisson nageur non plus. Je fixe alors une argentée numéro trois en lance le long de la berge léchée par le courant. Deux secondes d'attente pour lui laisser le temps de rejoindre le fond avant de ferrer pour amorcer la rotation de la palette. Je sens alors parfaitement vibrer la cuiller dans la canne. Cette nouvelle Hearty Rise est vraiment très résonnante ! Je l'adore ! Arrêt de la rotation. Je ferre, c'est pendu ! Le combat commence au fond avec des coups de tête plus violents que la belle fario. J'espère donc une truite de mer. Ce ne peux être un très gros poissons qui est reconnaissable à ses coups de têtes sourds et lourds. Elle se défend comme une diablesse. Mon nouveau blanc encaisse sans brocher ses sautes d'humeur et je peux échouer ma première truite de mer de fin d'été !
Je suis enchanté ! Je fais quelques photos. ...
Elle est repartis tellement vite que je je n'ai pas eu le temps de filmer sa remise à l'eau. ...
J'ai réussi mon challenge, elles sont bien là et l'une d'entre elle m'a fait le plaisir de poser avec moi !
Je passerai les quinze derniers jours de septembre à pêcher les farios sur les parcours très en amont de mon petit fleuve. J'adore ces pêches fines et très techniques à l’ultra-léger !
Ma trout Game, aussi de chez Hearty Rise, sera le « jouet » parfait pour débusquer dans toutes les conditions ses poissons sauvages parmi cette nature luxuriante.
Je passerai ainsi plusieurs sorties à remonter ses petits cours d'eau en waders. Cela me permet de faire l'inventaire de sa richesse piscicole en vue de sa meilleure gestion.
Cette année, je n'y ai vu qu'une seule truite de mer.
Alors que je progressais lentement pour ne pas faire de vague dans un poste large et profond, j'ai la surprise de voir une énorme truite de plus de soixante dans le radier de sortie. Je me fige et tente de reculer sans l'apeurer. Ses nageoires ondulent lentement. Elle ne semble pas stressée par les deux petits mètres qui nous séparent. J'ai été discret et je suis pile dans son axe. Je suis donc dans son angle d'invisibilité. Quatre mètres plus bas, je vérifie que les nombreux accros dans les diverses branches n'ont pas altéré mon bas de ligne en fluoro. Je lance alors nettement en amont. Je suis la cuiller des yeux et oriente son passage à quelques centimètres d'elle. Elle ne bouge pas. Ma respiration c'est elle aussi figée. Je décroche la cuiller et fixe et un petit poisson nageur coulant de cinq centimètres. Je l'envoie en amont mais elle n'aura aucune réaction. C'est troublant d'enseignement ! Je le range dans ma boite et tente un streamer très plombé qui me permettra de faire des animations désordonnées. A quatre vingt centimètres, les nageoires de la belle frémiront devant la danse de l’intrus. Sa nervosité augmentera et elle fuira quand l'imitation sera à vingt centimètres.
Ces pêches à vue sont toujours de grand moments ! Voir de si grosses truites laissent des souvenirs impérissables, quelque soit l'issue de leur capture. Ils sont aussi riche d'enseignement. On comprend alors les nombreuses bredouilles. Nos grands migrateurs sont bien présents dans chacun des postes profonds mais leur instinct de préservation leur ordonne de ne pas s'attaquer leurs juvéniles. Ce que la nature est bien faite ! ...
J'aurais le plaisir de voir beaucoup de poisson, notamment des « séries » de petites truites, calibrées, en barrettes au fond de petit postes, tapis de graviers. Ce sont la nouvelle génération qui feront mes futurs beaux poissons. Cela me confirme le bon déroulement de la dernière fraie...
J'aurais le bonheur de prendre de nombreuses autres magnifiques farios à l'ultra-léger, toutes aussi jolies les unes que les autres !
Après la fermeture de la truite fario en rivière, je me concentrerais sur les grands migrateurs. Malheureusement, le temps restera beau, le niveau d'eau restera bas et l'eau claire. Mes belles ne bougerons pas.
Ma fille doit venir des hautes Alpes nous rendre visite. Son copain aimant aussi la pêche, il souhaite que je l'emmène pêcher les brochets dans les marais du Calaisis.
Je fais une première sortie d'essais. Cela me changera de la complexité de la pêche des truites de mer. J'ai le bonheur de prendre quatre brochets et deux perches.
Avec lui, la pêche ne sera pas facile. Le temps tourne à la pluie. Ce qui sera bon pour les truites de mer. Il pleuvra pendant toute la sortie mais nous aurons le plaisir de toucher sept poissons.
Je retourne ensuite sur mon petit fleuve. L'eau est nettement montée et c'est légèrement teintée. Elle est parfaite !
Je reprend mes recherches en espérant que les poissons aient bougé. Ils seront alors plus agressifs et devraient venir taper sur mes leurres. …
Je peigne chaque beau poste en tentant d'abord à la mouche. J'essaie ensuite au poisson nageur puis à la cuiller. Quand le poste est plus profond, je termine par une cuiller surplombée, les Long Cast de chez Meeps. Rien sur le parcours aval.
J'ai encore une heure trente avant de reprendre le boulot. Je dois m'accrocher et chercher un poisson moins inactif. Je monte vers les postes suivants. Rien sur le premier virage. Personne sur le deuxième. Le troisième où j'avais eu la tape ne m'apporte pas plus de succés.
Me voilà en vue du plus beau poste. Celui là aussi je le tente d'abord à la mouche. Le vent est faible à quinze kilomètre heure et en quelques doubles tractions, j'envoie mon train de mouche vers l'amont. Je tricote pour laisser le temps aux mouches de couler. Je fais ensuite des tirés de plus en plus longues. Les mouches vont alors s'animer en remontant du plus profond du pool vers le radier de fin. Rien au milieu. Je lance à droite sans plus de succès. Je tente à gauche contre ma berge où le courant a creusé une falaise. Animation avant de terminer par une longue glissade pour remonter le radier. Arrêt des mouches. Je lève la canne pour ferrer, pendu ! Yes, je tiens enfin une belle ! Je ferre une deuxième fois puis la laisse partir en avalant la soie grâce à mon moulinet automatique. Ma canne est complètement pliée ! Elle donne des violents coups de tête qui sont facilement encaissées par le carbone de ma dix pieds. Elle me fera plusieurs départ avant que je ne puisse la voir. C'est un poisson de plus de cinquante, très foncé. Elle tentera de dévaler mais je la contrerais en basculant la canne du coté opposé. J'ai pu voir que ma Sandy-fly plombée était bien piquée dans la commissure des lèvres. Au bout de quelques minutes de ce manège, je pourrais prendre les premières images. …
Je tenterais ensuite un selfie qui montrera ma grande joie !
Je laisse repartir ce magnifique mâle qui pourra poursuivre sa lignée !
Au revoir mon beau, merci pour cet exceptionnel moment dans la vie d'un pêcheur à la mouche !
Je range tout le bazar que j'ai sorti et regarde l'heure. Il me reste une demie heure. Je n'ai pas le temps de monter vers les postes suivant qui sont à un bon quart d'heure de marche.
Je décide de peigner le poste aux leurres. J'envoie mon poisson nageur vers le haut du poste, laisse couler deux secondes et fais une longue tirée d'un bon mètre. Je mouline pour récupérer le mou et laisse à nouveau couler le countdown deux secondes avant de refaire une glissade. Rien à droite. Rien au milieu, rien à gauche contre ma berge. Je refais le même scénario en attendant trois secondes, puis quatre. Cartouche à cinq secondes, contre ma berge ! J’appuie le ferrage, c'est bon, ma Top Gun encaisse les premiers coups de tête ! J'y crois pas, un deuxième poisson, sur le même poste ! Quel pied ! Il me faut me concentrer ! Elle pilonne le profond du poste ! Mon Hearty Rise ne bronche pas et atténue ses excès de folie ! Elle tente maintenant de monter plus en amont. Je bascule la canne pour l'en dissuader. Elle en profite pour dévaler. Mon Daiwa Certate avale facilement la tresse de douze centième.
Qu'elle n'est pas ma surprise de voir le même poisson passer devant moi ! J’hallucine, l'aurai-je prise deux fois ? C'est pas possible ! Elle commence a se faire moins entreprenante. Je la force à venir en surface pour l'essouffler. En fait non, ses points sont plus marqués, elle est encore plus rougeoyante.
Je peux alors faire les premières images.
Quel bonheur !
Je n'en fais pas plus pour la laisser repartir dans de bonnes conditions. Au revoir ma belle et un immense merci !
Je peux aller travailler, la tête dans les étoiles ! …
La pluie se calmera, l'eau baissera et s’éclaircira, je serais bredouille les deux sorties suivantes. …
les travaux de curage du marais continuerons. Cette perle de biodiversité, habité et entretenu par de nombreux agriculteurs doit aussi répondre à leurs attentes. Afin d'éviter l'envasement du réseau hydraulique, une section de wateringue est chargée de son entretien régulier. A notre arrivé avec un ami, une pelleteuse travaille. L'aval est trop teinté pour pêcher. Je décide de l'emmener pêcher le parcours amont qu'il connaît mal. Malgré mes (peut-être trop nombreux) conseils, nous sommes bredouilles sur tous les beaux postes. Il en décrochera cependant une, d'environ cinquante cinq centimètres. Nous ne toucherons rien dans les beaux postes qui sont pourtant occupés mais ses plus beaux poissons ne bougent pas.
Lors de la sortie suivante, je décide de pêcher aussi les postes plus modestes. Rien sur les cinq premiers , ni à la mouche, ni au poisson nageur, ni à la cuiller.
Me voilà en vu d'un ample virage. Je ne le pêche pas souvent car sa profondeur n’excède pas le mètre. A partir de juillet, les algues ne permettent pas le passage d'un leurre aux places les plus profondes. En cette mi-octobre, les herbiers ont fondu. Je lance vers l'amont en tenant compte du vent latéral. Ma cuiller tombe près de la rive opposée, c'est parfait. Je ramène vers la veine centrale lentement de façon à laisser le temps à mon leurre de descendre. Je mouline ensuite doucement, en orientant mon long lancer pour suivre la courbure. Arrêt en fin de virage. Je ferre amplement, pendu ! Cool ! Ces coups de tête nerveux m'indique que c'est une petite truite de mer. Elle fonce vers l'amont. Je la contre en penchant la canne dans la direction inverse. Elle fait demi tour pour redescendre sans se décrocher. Elle est donc bien piquée. Je la laisse tourner en cherchant où je vais bien pouvoir l'échouer sur cette berge haute de plus de deux mètres. A la faveur de sa dévalaison, je descend jusqu'au virage suivant inverse. Là, dans l'intérieur, l'eau est accessible.
Épuisée, je peux prendre une rapide photo avant de lui dire adieu.
Je suis ravi, cela me fait une moyenne d'une truite de mer en deux sorties pour cette fin de saison qui ne s'annonçait pas facile !
En rangeant mon appareil photo, mon mètre et en remontant sur le pré, je pense au conseil que Pascal m'avait donné l'année dernière, également en fin de saison : les truites de mer sont maintenant souvent en couple. Il faut insister sur le même poste et tenter de pêcher le deuxième poisson. C'est vraisemblablement pour cette raison que j'ai pris les deux précédentes. Je relance vers l'amont mais cette fois, je ne parviens pas à anticiper la rafale de vent qui envoie ma bannière contre la berge. Ma tresse de douze centième me permet de décrocher sans casser. Je renvoie ma cuiller qui fini cette fois bien dans la rivière. Je ramène lentement sans intéresser personne à gauche. Je tente de jeter plus à droite. Laisse descendre une seconde avant de ferrer doucement pour amorcer la rotation de la palette. Mon Hearty Rise me transmet les vibrations de la rotation, j'adore cette résonance ! Touche ! Je ferre en relevant la canne ! Cette fois, c'est lourd. J'appuie le ferrage une deuxième fois. Elle part doucement, aurais-je ferré une carpe ? Le gros poisson remonte la rivière en donnant de puissants coups de tête. C'est donc une grosse truite de mer. Génial ! Comme elle me prend du fil c'est que mon frein est bien réglé. Malgré que je bascule la canne pour lui opposer une résistance maximale, elle continue de remonter ! C'est donc un poisson de plus de soixante dix centimètres. Il me faudra plusieurs minutes d’incertitude pour le confirmer après d'innombrables allers et retours. Je pourrai alors échouer un magnifique mâle !
Souhaitant le relâcher dans les meilleures conditions possibles je ne multiplie pas les photos mais tente un selfie. C'est un poisson monstrueux, dont la tête est complètement déformé par la reproduction. Malheureusement, le temps est gris et nuageux. Les images réalisées ne montrerons pas sa splendide robe rosâtre ! Les truites de mer étant farouches c'est peut-être aussi grâce à ce mauvais temps que j'ai pu le prendre.
Je le relâche. Au-revoir mon beau, fait-nous plein de beaux bébés !
Je n'aurais pas d'autres touches. Qu'importe, les images de ce splendide grand migrateur tournerons en boucle dans ma tête pendant tout le reste de la journée. …
J'ai terminé la saison en beauté et avec une truite de mer de plus que l'année dernière ! Je suis comblé ! ...
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